Le prix du chocolat va augmenter : découvrez pourquoi !
Sommaire :
Depuis quelques mois, le marché mondial du cacao connaît une situation inédite. Le prix de ce précieux ingrédient ne cesse de grimper, suscitant des inquiétudes parmi les consommateurs et les industriels du secteur chocolaterie. Quels sont les facteurs à l’origine de cette hausse spectaculaire ? Un panorama complet pour comprendre les enjeux.
Augmentation prix du chocolat 2024
Année | Cours du cacao (USD / tonne) |
---|---|
2014 | 2 900 |
2015 | 2 700 |
2016 | 2 500 |
2017 | 2 135 |
2018 | 1 920 |
2019 | 2 180 |
2020 | 2 744 |
2021 | 2 565 |
2022 | 2 600 |
2023 | 2 565 |
01/01/2024 | 4 248 |
01/03/2024 | 9 834 |
01/11/2024 | 7 632 |
Source : Investing.com
Les origines de l’augmentation du cours du cacao
L’or brun n’a jamais aussi bien porté son nom. À quelques jours du week-end de Pâques 2024, le cacao a atteint un sommet historique dépassant les 10.000 dollars la tonne sur le marché de New York. Une telle envolée n’avait pas été observée depuis plusieurs décennies. La dernière fois que les prix avaient atteint un niveau comparable remonte à 1977, avec 5.379 dollars la tonne.
Cette flambée des cours est principalement due à une demande croissante associée à une offre limitée. En effet, plusieurs facteurs climatiques et économiques convergent pour limiter la production mondiale de cacao. Par conséquent, les prix s’envolent, affectant directement le coût du chocolat et des produits dérivés qui en dépendent.
Impact des conditions climatiques
Parmi les principaux responsables de cette situation figure le changement climatique. Les régions productrices de cacao, comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana, subissent des phénomènes météorologiques extrêmes, allant des longues périodes de sécheresse aux pluies torrentielles, compromettant ainsi les récoltes. Ces aléas contribuent à la pénurie de fèves de cacao sur le marché international.
En outre, l’impact des maladies affectant les cacaoyers ne doit pas être minimisé. Des épidémies telles que le swollen shoot virus ont ravagé les plantations, réduisant davantage les rendements et augmentant l’incertitude chez les producteurs locaux.
Tensions géopolitiques et économiques
Outre les problèmes environnementaux, des tensions géopolitiques influencent également les échanges commerciaux de cacao. Les instabilités politiques dans certaines régions productrices ralentissent les exportations et aggravent la rareté sur le marché mondial. En période de crise, les pays touchés préfèrent conserver leurs stocks pour assurer leur sécurité alimentaire, diminuant ainsi les quantités disponibles à l’exportation.
Aussi, le renforcement de certaines réglementations commerciales internationales peut compliquer les transactions, ajoutant des frais supplémentaires aux coûts déjà élevés de production et de distribution du cacao.
Conséquences pour les chocolatiers
Face à cette situation, les fabricants de chocolat se trouvent dans une position délicate. Alors que les coûts de production explosent, ils doivent adapter leurs stratégies pour maintenir leurs marges sans compromettre la qualité ni perdre leur clientèle fidèle. Cette équation difficile pousse certains artisans à prendre des mesures drastiques.
Augmentation des prix en rayon
Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que le consommateur final doive s’attendre à voir les prix du chocolat augmenter en magasin. Les détaillants répercutent naturellement l’accroissement des coûts de matières premières sur les tablettes de chocolat et autres confiseries. Selon les projections récentes, les prix pourraient subir une augmentation significative dès les prochains mois.
Pour l’heure, on estime que le prix d’une tablette de chocolat pourrait connaître une hausse de 10 % à 20 %, voire plus dans certains cas spécifiques, à cause de la flambée des prix du cacao constatée tant à Londres qu’à New York où il flirte avec les 8.000 $/tonne.
Réactions des chocolatiers français
En France, les chocolatiers adoptent diverses tactiques pour faire face à ces défis. Certains augmentent légèrement leurs tarifs, espérant que les consommateurs accepteront cet ajustement temporaire. D’autres explorent des options telles que la réduction de la taille des portions pour éviter de toucher au prix affiché.
Cependant, les marges étant déjà étroites, ces mesures s’avèrent insuffisantes pour compenser entièrement la hausse des coûts de production. Ainsi, plusieurs chocolatiers renommés, comme ceux de Besançon, prévoient inéluctablement des hausses de prix. Pour ces artisans passionnés, augmenter le tarif des produits finit par devenir une nécessité plutôt qu’un choix.
Facteurs indirects amplifiant l’augmentation
Bien que la hausse du prix du cacao soit l’élément central, d’autres facteurs connexes participent à l’intensification des prix du chocolat. Parmi eux, la hausse des coûts logistiques et l’augmentation des prix des produits laitiers peuvent avoir un effet cumulatif notable.
État des marchés du transport et de l’énergie
La crise énergétique mondiale ne fait qu’amplifier les problèmes existants. Avec le coût du carburant en hausse constante, transporter les marchandises devient une opération coûteuse. Que ce soit pour expédier les matières premières vers les usines de transformation ou ensuite pour distribuer les produits finis vers les points de vente, chaque étape du processus génère des dépenses accrues.
Ces surcoûts logistiques sont alors répercutés tout au long de la chaîne de valeur. L’industrie du chocolat voit ses coûts multiplicateurs exacerbés, rendant inéluctable une augmentation finale des prix à chaque niveau.
Poids des produits laitiers et autres ingrédients
De plus, les produits laitiers tels que le beurre et la crème, indispensables à une grande variété de confiseries, connaissent des augmentations similaires. Une épidémie de fièvre catarrhale frappant les élevages bovins européens réduit la collecte de lait, poussant les prix des produits laitiers à la hausse. Ainsi, selon les estimations, le prix du beurre et de la crème pourrait bondir de 2 à 5 % en 2025.
Il en découle que les viennoiseries et autres friandises à base de chocolat devraient également connaître une inflation, imposant une pression financière additionnelle sur les entreprises du secteur.
Comment les consommateurs peuvent-ils faire face à cette hausse ?
Puisque les augmentations de prix semblent inévitables, il semble judicieux pour les consommateurs de se préparer et d’explorer des alternatives afin de minimiser l’impact sur leur budget.
- Rechercher les promotions et offres spéciales qui permettent d’économiser sur les achats réguliers de chocolat.
- Considérer l’achat de chocolats en vrac, souvent moins chers au kilo que les versions emballées individuellement.
- Tester des marques locales, qui peuvent offrir des prix compétitifs comparativement aux grandes marques internationales.
- Réduire sa consommation de chocolat de manière générale, en le réservant pour des occasions spéciales.
Même si cela peut sembler difficile pour les amateurs de chocolat, adopter quelques-uns de ces gestes simples permet de garder la gourmandise abordable malgré l’inflation.